Rencontre des parlementaires
Renouvellement des générations : il est temps d'agir
Vendredi dernier, à la veille des débats sur le PLOAA à l'Assemblée nationale, la FDSEA et Jeunes Agriculteurs Sarthe rencontraient les parlementaires et les élus sarthois pour un moment d'échanges autour de ce sujet.
C'est sur l'exploitation agricole de Stéphane et Antoine Leffray, à Allonnes, que les parlementaires sarthois avaient rendez-vous pour notamment traiter le sujet du projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture (PLOAA). En effet, le projet de loi a été présenté mercredi 3 avril en Conseil des ministres et sera débattu le 13 mai prochain à l'Assemblée nationale.
Alors que les propositions d'amendements travaillées par la FNSEA et JA leur ont été transmises quelques jours auparavant, l'objectif de la rencontre était de partager le point de vue de la profession, de suggérer certaines évolutions et en exiger d'autres, sur cette loi tant attendue. Denis Pineau, président de la FDSEA, et Cyril Lemaître, président de JA, ont ainsi évoqué les axes positifs de ce texte mais surtout les nombreuses lacunes qu'il comporte pour donner à cette loi un sens et une vraie utilité.
Pour Cyril Lemaître, « la loi présente d'importantes avancées en matière de politique à l'installation, mais doit fortement être améliorée sur bien d'autres aspects. Elle répond à nos demandes sur les questions d'éducation, d'enseignement et de formation. De même pour le déploiement du guichet unique 'France Service Agriculture' et le diagnostic modulaire des exploitations à céder. Nous déplorons tout de même l'absence de mesures d'accompagnement pour le financement des transmissions, qu'il s'agisse de mesures fiscales ou de dispositifs de financement. »
Denis Pineau a poursuivi : « L'agriculture est certes reconnue d'intérêt général majeur, mais le texte doit être conforté pour être vraiment efficace ! Il y a de sérieux manques sur les questions d'accès aux moyens de production ou sur la mise en place de mesures à même de donner de la compétitivité à nos fermes. La simplification des normes nous semble encore loin. Nous comptons sur le débat parlementaire pour améliorer ce texte en reprenant les propositions d'amendement que nous avons formulées et exigeons qu'il soit complété très rapidement par d'autres lois telles que Egalim 4, santé des végétaux et des textes sur la gestion de l'eau... »
Élus syndicaux et parlementaires sont tombés d'accord sur le fait que le PLOAA doit être un catalyseur pour des changements positifs et pas source de nouveaux blocages réglementaires et législatifs.
Pression toujours maintenue
Au-delà du PLOAA -même s'ils y sont très liés-, des échanges autour de la mobilisation syndicale sans précédent opérée depuis l'automne 2023 ont logiquement pris place dans les discussions. Le temps de la mobilisation a laissé place à une phase de travail qui aboutit, petit à petit, à la mise en place d'un certain nombre d'avancées et de chantiers législatifs. Mais, malgré toutes ces bonnes nouvelles, les agriculteurs sont en attente d'avancées concrètes. Toutes les annonces et les mesures prises par les pouvoirs publics doivent maintenant se traduire dans les textes et être déclinées jusque dans les cours de ferme très rapidement. C'est le cas pour le PLOAA mais aussi pour l'ensemble des mesures annoncées par le Premier ministre depuis le début de l'année. La moitié des agriculteurs partira à la retraite d'ici 2030. Toutes ces dispositions sont donc indispensables pour faire face sereinement au défi du renouvellement des générations et préserver la compétitivité de l'agriculture française.