Anciens exploitants FDSEA
Le bien vieillir en campagne au coeur des échanges
Plus de 200 anciens exploitants de la FDSEA se sont réunis le 25 octobre à Etival-lès-le-Mans. Ils ont assisté à une table ronde sur le "bien vieillir en milieu rural".
Dans une société où le vieillissement de la population se fait sentir, particulièrement en zones rurales, la question du bien-vieillir en campagne est devenue un enjeu central. "La population sarthoise est sur une tendance baissière depuis quelque temps puisque nous comptabilisons moins de naissances que de décès. Le secteur agricole a encore plus baissé que la moyenne nationale", a rappelé Brigitte Fourmon, présidente du comité départemental MSA Sarthe en préambule de la table ronde.
Besoin de services en milieu rural
Assurément, le maintien à domicile des personnes âgées en campagne représente un défi, non seulement pour les familles mais aussi pour les collectivités, qui peinent souvent à répondre aux besoins en matière de services de santé, de transports, d'accès aux loisirs... Avis partagé par Emmanuel Franco, président de l'association des maires de la Sarthe, qui participait à cette table ronde, et pour qui "l'important est aussi de garder du lien social entre retraités, notamment en milieu rural". Eric Martineau, député sarthois, a quant à lui soulevé le problème démographique français et le nombre d'élèves qui baisse chaque année en Sarthe : "700 élèves de moins chaque année sur les bancs des écoles sarthoises" a-t-il rappelé. En effet, cette baisse démographique amène également des questions pour l'avenir sur le financement des retraites et des interrogations sur le système français de sécurité sociale. Vivre en milieu rural peut parfois être compliqué pour certains retraités, comme l'a rappelé Bernard Hiron, ancien exploitant installé à Montreuil-le-Chétif, une véritable zone blanche où les télécommunications sont très compliquées voire impossibles à certains endroits: "cela représente un véritable danger pour les anciens, et entraine un isolement moral et de santé".
Le cas des déserts médicaux
La thématique des déserts médicaux a également été abordé, avec l'enjeu crucial pour le département de faire venir des professionnels. La Sarthe est un désert médical, mais certaines zones du département sont davantage touchées. C'est notamment le cas du Nord Sarthe (les Alpes mancelles et le Saosnois) ainsi que l'Est du département (Pays calaisien, Val de Braye et Lucé). Pour Laure Artu, docteur rhumatologue et co-présidente de l'association des citoyens contre les déserts médicaux, "la santé est un droit constitutionnel et chacun, peu importe l'endroit où il habite, doit avoir accès aux soins". Une affirmation d'autant plus difficile à comprendre lorsque l'on sait qu'aujourd'hui, 65 000 Sarthois n'ont pas de médecin traitant.
Des solutions pour pallier le vieillissement de la population
Les pouvoirs publics, qui ont conscience de ces problèmes de déserts médicaux sur le département, ont depuis 2020 une réelle volonté de pallier le manque de médecins en France via notamment l'augmentation du Numerus Clausus. "En 2024, 1000 médecins ont été formés en plus, on va donc dans le bon sens" a commenté le docteur Laure Artu. Des chiffres encourageants, qui poussent à rester positif et espérer attirer de jeunes médecins dans les campagnes à l'avenir.
Au-delà du thème central, la journée a également laissé place aux interventions habituelles de Groupama et de la MSA. La section a fait le bilan de l'année écoulée et annoncé ses projets pour 2025. Jean-Luc Texier, secrétaire général de la section nationale (SNAE), invité à cette occasion, a exposé les travaux réalisés au niveau national, notamment sur les retraites. Le sujet des élections Chambre d'agriculture 2025 s'est logiquement invité dans les discussions. Concernée par le collège des anciens exploitants et des bailleurs, Jacqueline Manceau, présidente de la section des Bailleurs de la FDSEA, a clairement exposé les enjeux de l'élection et l'importance de voter et d'exprimer son soutien à celles et ceux qui ont travaillé et agi depuis 6 ans pour défendre leurs intérêts et défendre une vision de l'agriculture qui correspond à leurs valeurs. Propos largement soutenus par les présidents de Jeunes agriculteurs et de la FDSEA qui ont clôturé cette matinée d'échanges avant de laisser place à la convivialité et au divertissement de l'après-midi.