Charline, une salariée remplacement aventurière au Ged 72
Salariée GED 72 en bovins lait, Charline Hahusseau projette son avenir dans une exploitation caprine. Cela passera par un BPREA à la rentrée. A moins d'une nouvelle pirouette pour cette grande baroudeuse.
Salariée GED 72 en bovins lait, Charline Hahusseau projette son avenir dans une exploitation caprine. Cela passera par un BPREA à la rentrée. A moins d'une nouvelle pirouette pour cette grande baroudeuse.
A 31 ans, tu as déjà eu de multiples vies professionnelles. Par quoi commencer? Tes études peut-être...
C'est vrai, j'ai cumulé les expériences. Ce qui m'a ouvert sur les gens car j'étais timide dans mon enfance, presque silencieuse. Je me suis ouverte aux gens grâce aux animaux et aux voyages. J'ai grandi à Montfort-le-Gesnois où mon père avait été muté de Rouen pour travailler chez Mamie Nova à Savigné l'Evêque (laiterie Novandie, ndlr). J'ai passé un BAC STL (Sciences et technologies de laboratoire) au Mans puis un DECP (Diplôme européen de compétences professionnelles). En même temps, j'ai passé un diplôme d'assistant vétérinaire. Ainsi, durant deux ans, j'ai fait cinq stages : dans deux parcs animaliers, à la SPA d'Yvré-l'Evêque et dans deux cliniques vétérinaires. Mais, dans un premier temps, je n'ai pas pu concrétiser ces études par un emploi.
Qu'as-tu donc fait alors ?
J'ai trouvé un travail d'opératrice sur ligne chez Bahier. C'était en 2013 et cela a duré presque cinq ans... Avant une rupture conventionnelle car, bien sûr, je n'étais pas en phase avec mes désirs initiaux. Je n'étais donc plus active. L'ennui me gagnait mais l'ennui peut être fructueux... Sur Facebook, j'ai tapé "travailler Irlande chevaux", j'ai eu une réponse et je me suis retrouvée groom dans une écurie de chevaux d'obstacles là-bas. J'y suis restée sept mois, jusqu'en avril 2019. J'y ai appris l'anglais mais j'ai estimé que je stagnais car je parlais la langue seulement pour le langage équin. Or, je voulais partir au Canada...
Et comment as-tu atterri là-bas?
Je me suis inscrite à un PVT, un permis de voyage et travail. Pendant deux ans, c'est soit on travaille, soit on voyage, soit on fait les deux. Mais c'était sur tirage au sort et je n'ai pas été retenue la première fois. J'ai donc travaillé presque un an comme bénévole dans un centre de dressage américain à Savigné-l'Evêque. En mars 2020, j'ai été tirée au sort pour partir au Canada. Et j'ai été engagée dans un ranch en Colombie Britannique, à l'Ouest du pays. Comme femme de ménage. Mais j'ai commencé à monter à cheval. J'y suis restée six mois, puis j'ai enchaîné avec quatre mois en Alberta. Notamment dans un Bed & Breakfast qui proposait des randonnées à cheval. J'y étais donc "wrangler" tout en étant gouvernante des femmes de ménage. Et avant que mon visa de deux ans n'expire, j'ai travaillé dans une station de ski, également comme gouvernante. En mars 2022, je revenais en France...
Avec un sacré bagage...
Oui, avec le désir de continuer à travailler avec les chevaux mais en France, on ne donne pas autant la chance aux gens qu'au Canada. Je n'ai rien trouvé et j'ai pris le premier boulot qui passe: majordome dans un hôtel de luxe à Tignes. Je me suis donc décidée à faire la formation POEC*, une formation de France Travail et me voici aujourd'hui, par le biais du GED 72, au Gaec de Frecul où tout se déroule bien. Agri Emploi 72 m'avait conseillée de faire un an en tant que salariée avant de faire un BPREA. Je suis chez des Belges, récemment installés, et j'y fais la traite et les soins des animaux 20h par semaine. La famille Mercier m'initie aussi à la conduite du tracteur. Ce qui me servira peut-être pour mon prochain projet...
Quel est ce projet ?
Une installation en caprins. Je me suis inscrite au BPREA, option caprin, pour la rentrée prochaine. Je ferai mon stage au P'tit Chèvre Sarthois à Saint-Corneille. Avec l'objectif de reprendre une exploitation, mais plutôt dans le Sud de la France. Oui, j'aimerais bouger encore...