Moissons 2018 : des quantités décevantes mais de qualité
La récolte 2018 est hétérogène géographiquement, en recul en volume mais de bonne qualité, selon l’AGPB.
Malgré la hausse des prix des céréales, l’organisation est inquiète et se sent abandonnée par les pouvoir publics. « 2018 est un petit cru », résume Philippe Pinta, le président de l’Association Générales des Producteurs de Blé et autres céréales, lors de la conférence de presse annuelle sur les moissons de céréales, organisée avec Arvalis, l’Institut du végétal, le 26 juillet dernier. Si les moissons sont toujours en cours, et sont en avance de une à trois semaines, les producteurs sont déjà déçus par la quantité, inférieure à celle que le mois de juin laissait espérer.
Selon l’Institut Arvalis, 35 millions de tonnes de blé tendre devraient être récoltées contre 36,6 en 2017. La récolte de blé dur devrait être pour sa part de 15 à 20 % inférieure en volume et très hétérogène sur le territoire. Seules les orges d’hiver et de printemps devraient être dans la moyenne quinquennale. Le rendement des orges de printemps, dont la récolte est toujours en cours, devrait être bon, voire très bon. La moisson des orges d’hiver, qui a donné 9 à 10 millions de tonnes, montre une tendance de rendement dans la moyenne quinquennale, à 67 q/ha.
Trois évènements majeurs
Ce qui explique les résultats de la campagne céréalière 2018 : les excès d’eau pendant l’hiver et le printemps, des périodes orageuses et pluvieuses autour de la floraison et des températures au-dessus de la moyenne qui explique la précocité de la récolte.
Les excès d’eau ont donné des résultats hétérogènes sur le territoire, dus aux différentes natures des sols. Les terres légères habituellement sensibles à la sécheresse ont été moins pénalisées et ont donné des rendements supérieurs à la moyenne, tandis que les terres profondes connaissent des rendements inférieurs à la moyenne. Les agriculteurs du Sud de la France ont été particulièrement pénalisés après un cumul de pluies exceptionnel depuis la sortie de l’hiver jusqu’à la maturité des cultures, ce qui a donné de faibles rendements en blé tendre et en blé dur, ainsi que des problèmes de qualité, même si la teneur en protéines semble bonne.
Des stocks disponibles
« Les stocks disponibles et la qualité des récoltes, devraient permettre de satisfaire l’ensemble de nos clients », assure Philippe Pinta. Les producteurs espèrent même pouvoir reconquérir quelques marchés perdus depuis 2016 à l’export, notamment vers les pays tiers.