AS-CEFIGA
Les bons conseils pour piloter son patrimoine pro et perso
Pour ses "rencontres d'automne", AS Cefiga a souhaité sensibiliser ses adhérents sur l'importance de piloter ses investissements de manière éclairée.

Le directeur de l'agence AS Cefiga de Conlie, Bertrand Dubois, avait invité ses adhérents à la MFR de Bernay-en-Champagne ce mardi 10 décembre, pour une après-midi d'échanges sur les différentes stratégies d'investissements en pro et en perso, et surtout sur les pièges à éviter. Car ils sont nombreux, tant "l'investissement pro et perso sont liés en agriculture et peuvent avoir des conséquences l'un sur l'autre" explique Bertrand Dubois qui, accompagné de Samantha Catanzaro et Cindy Le Bris, conseillères patrimoine, fiscal et social, ont déroulé les différents cas de figure qui peuvent se présenter dans la carrière et dans la vie privée d'un agriculteur.
Acheter des terres par exemple, peut se faire aussi bien à titre privé qu'à titre professionnel ou via un GFA, mais les conséquences ne seront pas les mêmes : dans le 1er cas, "c'est l'endettement personnel de l'exploitant qui va être regardé par les banques si on dépasse les 34%", indique Samantha Catanzaro. Dans le second, le foncier est mis au bilan de l'entreprise "ce qui peut poser problème en cas de transmission" avec un capital à transmettre plus élevé. Dans le 3e cas, celui du GFA, "cela peut justement avoir un intérêt pour la transmission d'un bien", mais, prévient la conseillère "mieux vaut bien s'entendre..."
Chaque solution d'investissement doit donc s'appréhender au cas par cas, mais également inclure des questions ô combien importantes comme la protection du conjoint, notamment lorsque ce dernier ne fait pas partie lui-même de l'entreprise agricole. Selon le régime matrimonial retenu, qu'un contrat de mariage ou qu'un testament ait été rédigé, le fait qu'il y ait ou non des enfants, l'engagement du conjoint ne sera pas le même. La question de sa protection vis à vis des éventuelles dettes de l'entreprise, ou des conséquences fiscales au moment du décès du conjoint exploitant, peuvent en effet s'avérer particulièrement "douloureuses".
Le diagnostic 360°
C'est pourquoi, avant d'envisager un nouveau projet d'envergure, en privé comme en professionnel, Bertrand Dubois conseille vivement à ses adhérents "un diagnostic préalable", qu'AS-Cefiga appelle aussi "diagnostic 360 °". Outre le "diagnostic des points forts et faibles de l'entreprise" et de la "mise à plat des attentes et objectifs de chacun", cela va en effet permettre aux conseillers d'aborder de manière exhaustive non seulement les aspects économiques du projet, mais également les conséquences sociales et fiscales, ainsi que le conseil juridique et prévoyance. Et quand on voit les conséquences en cascade d'un investissement mal préparé, on se dit en effet que mieux vaut prendre en amont le temps de se faire (bien) conseiller.