LDC doit renouer avec ses éleveurs
Les dirigeants de LDC ont reçu vendredi dernier une délégation de la FDSEA et JA Sarthe pour s'expliquer sur le poulet d'importation. Entre colère et amertume, cette affaire a mis en lumière un mal-être général des éleveurs.
Cette rencontre fait suite à la découverte dans le cadre de la mobilisation des agriculteurs sarthois, d'un camion transportant du poulet polonais à destination de l'usine Marie traiteur de LDC à Sablé. Une cinquantaine d'éleveurs ont fait le déplacement pour faire part au groupe de leur mécontentement et de leur incompréhension. Une délégation de 15 personnes a été reçue par les dirigeants pour permettre des échanges plus cadrés. Après une heure et demie de discussions en salle, les échanges se sont poursuivis à l'extérieur (lire aussi page 4).
Le mea culpa de LDC
Philippe Gelin, président de LDC, a indiqué que seule de la volaille française est utilisée à la préparation des plats des marques de LDC, mais il a malgré tout avoué faire appel à de la volaille d'importation pour de la sous-traitance. « Nous importons environ 2,8% de nos volumes de viande. La raison est que nous répondons à la demande d'un client pour la fabrication de produits d'entrée de gamme. Notre objectif est de le faire migrer d'ici 2025 vers de la viande française. Nous avons déjà réussi à le convaincre de passer à 100% UE alors que jusque-là, il n'utilisait que de la viande thaïlandaise. A chaque nouveau client, c'est bien cette même stratégie que nous adoptons ». Pour conclure, le PDG indiquait comprendre la colère des éleveurs : « C'est une erreur de notre part de ne pas l'avoir communiqué. Il n'y a pas de LDC sans éleveurs et pas d'éleveurs non plus sans LDC. Nous nous engageons désormais à être totalement transparents car la confiance est la base de toute collaboration ».
L'arbre qui cache la forêt
Cette découverte a été un réel coup de massue pour les éleveurs engagés avec le groupe volailler. Alors que les exigences réglementaires et les propres cahiers des charges du groupe ne cessent de croître, les éleveurs de volailles se sont sentis trahis. La concurrence déloyale est venue frapper à leur propre porte et cela a du mal à passer. Mais si cette découverte fait mal, elle est surtout l'étincelle qui a fait ressurgir le vrai malaise. Des sujets de fond tels que la rémunération des éleveurs, les charges, la répartition de la valeur, les problèmes avec les couvoirs et les abattoirs ont été mis sur la table. « C'est un manque de reconnaissance globale qui nous amène tous ici aujourd'hui », indiquait le collectif.
Faire cause commune malgré tout
S'il y a bien un point sur lequel tout le monde s'est entendu, c'est la nécessité d'apporter plus de transparence au consommateur. En effet, celui-ci est bien ennuyé quand il s'agit de décrypter la véritable origine, la bonne appellation, etc... La direction de LDC a ainsi proposé son soutien dans le combat mené par les agriculteurs, depuis des semaines, pour entre autres, l'affichage clair et précis de l'origine et pour renforcer la traçabilité en GMS et en restauration hors domicile. «C'est en ayant toutes les cartes en main que le consommateur saura faire le bon choix», indiquait Dylan Chevalier, responsable de la communication du groupe LDC. Le groupe d'éleveurs a accueilli favorablement les différentes propositions à défendre ensemble dans l'objectif de développer la transparence auprès du consommateur.