Installation
L'Agri'bus sur les routes de la transmission
Mercredi 25 septembre, un mini-bus a sillonné Le Mans Métropole. Au volant, la Chambre d'agriculture, et à l'arrière, six aspirants à une installation. Ceux-ci ont visité quatre exploitations, de quoi leur apporter des repères utiles.
L'initiative date de 2020 dans les Pays-de-la-Loire. " Agri'Bus de la transmission " se définit comme un facilitateur dans la mise en relation entre cédants et candidats porteurs de projet à l'installation. Sur une journée, six d'entre eux ont pu visiter quatre exploitations de Le Mans Métropole accompagnés d'Hèlène Guinaudeau, conseillère en développement territorial et transmission Perche et Nord Sarthe, et de Xavier Anquetil, conseiller transmission Pôle Installation Transmission 49/53/72. Un dispositif soutenu par Le Mans Métropole qui compte 123 exploitations et qui ambitionne d'en maintenir le plus possible dans ses 19 communes grâce à ses atouts : débouchés commerciaux, proximité des services, mise en place de la ZAN (Zéro artificialisation nette en 2050). De tous les départements ligériens, la Sarthe est celui où la part des terres agricoles recule le plus.
Six candidats en reconversion professionnelle
L'EARL Rebourgs à Fatines fait partie des 27 exploitations de bovins lait de la Métropole. Chantal et Dominique y élève 53 Prim'Holstein sur 72 hectares (maïs, luzerne, et 39 ha de prairies sur sols séchants) pour un quota de 450 000 litres (avec Bel). "J'ai fait le choix de ne pas avoir de matériel et je travaille avec plusieurs Cuma. J'achète aussi tous les éléments à l'extérieur et 100% de la paille. Et j'utilise très peu d'engrais. La ferme est certifiée sans OGM. A la fin du mois, on peut dire que l'on gagne notre vie. L'an passé, j'ai dépassé les 500 euros la tonne de lait." Le temps d'une heure, Dominique Rebourgs a ainsi pu présenter son exploitation : "Aujourd'hui, plus de la moitié des gens qui reprennent ne sont pas issus du milieu agricole. Alors, ce genre de rencontres peut être utile pour se découvrir."
Un ancien poissonnier, un master en droit agricole...
En l'occurrence, les six visiteurs du jour sont en effet tous en reconversion professionnelle, à l'instar de Tony Chauvin, 48 ans, ex-poissonnier dans une GMS à Bonnétable, intéressé pour s'installer en ovin après l'obtention d'un CS dans ce domaine à la Roche-sur-Yon (85) "afin d'être plus crédible auprès des banques. Cela s'ajoute à mon BTS agricole en production de poissons passé à la fin des années 90. Une possibilité de reprise m'est passée sous le nez, cette journée m'a donc éclairci. Toutes les exploitations visitées aujourd'hui peuvent être réaménagées." Charline Illien est quant à elle titulaire d'un Master en droit agricole et salariée dans un cabinet comptable à Alençon. "J'aimerais m'installer en poules pondeuses et avoir en parallèle une activité avec mon père qui est éleveur et entraîneur de chevaux. J'ai un BTS en production animale et j'ai toujours voulu faire ce métier." La jeune femme a apprécié la visite de l'exploitation de Chantal et Jacques Pautonnier à la Chapelle St-Aubin qui y élèvent 6 000 pondeuses en plein air Label Rouge Loué (en plus de 25 VA). "Les candidats m'ont rapporté que la journée fut dense et enrichissante et qu'ils avaient apprécié le format 4 exploitations de productions différentes ayant permis d'avoir un regard plus large", a souligné Hélène Guinaudeau.
Des transmissions adaptables
L'Agri'bus s'est également arrêté dans une micro-ferme maraîchère bio (Dominique Trichard à La Chapelle St-Aubin) et une exploitation de vaches allaitantes bio (Laurent Lebatteux à Allonnes). Le fait est que le seul aspirant à une reprise en bovins n'était finalement pas présent dans le bus. Mais, l'EARL Rebourgs peut faire l'objet malgré tout l'objet d'une transmission adaptable avec notamment la possibilité de construire un labo pour faire de la transformation à la ferme. En outre, l'exploitation est dotée de bâtiments importants en taille et en hauteur et a l'avantage de compter 50 hectares autour du site. Le quai de traite peut également être rallongé pour deux vaches de plus. Seule contrainte - anecdotique - du site selon Dominique Rebourgs, le voisinage de quelques maisons dans un lotissement: "Ils se plaignent des mouches et même du bruit des grenouilles dans ma mare !" Fatines a beau être dans Le Mans Métropole, elle reste une commune rurale...