Déconversion bio
Bio : une conjoncture à rebours
Avec 10,36 % des surfaces totales, l'agriculture biologique française perd du terrain et s'éloigne de ses objectifs initiaux (18% en 2027 et 21% en 2030), la faute à une consommation en berne. Par ricochet, un mouvement de déconversions s'est enclenché. Illustration en Sarthe avec le Gaec du Bocage, revenu au conventionnel il y a plus d'un an.
En 2023, pour la première fois, le nombre de surfaces bio a baissé en France :-2% avec 54 000 hectares en moins. La SAU bio ne représente plus que 2,8 millions d'hectares, soit 10,36 % au lieu de 10,50 % de la surface totale agricole. Et ce n'est pas tout, l'Agence bio, sous tutelle du ministère de l'Agriculture, a publié le 13 juin une enquête sur l'ensemble de la filière : le nombre de cheptels bio a chuté également et la consommation est à l'arrêt, elle recule même dans les cantines. D'ailleurs, la part du bio dans l'assiette des Français n'est plus que 5,6% au lieu de 6,4% en 2021. Chiffre en trompe-l'oeil, le nombre d'agriculteurs bio a augmenté (+ 2 %, soit 61 163 producteurs) mais il faut l'attribuer à la hausse des "petits" maraîchers alors que parallèlement le déclin des grandes cultures se poursuit. Comme celui des déconversions. En Sarthe, c'est le cas du Gaec du Bocage à Pruillé-le-Chétif, en bio depuis 2016.