Méthanisation
AgriMontbiGaz est bien né
Alimentée par sept exploitations associées, l'unité de méthanisation de Montbizot a été lancée officiellement avec comme objectif de générer plus de 31 000 tonnes de digestat bruts pour fertiliser les terres, tout en produisant du biogaz pour GRgaz.
Alimentée par sept exploitations associées, l'unité de méthanisation de Montbizot a été lancée officiellement avec comme objectif de générer plus de 31 000 tonnes de digestat bruts pour fertiliser les terres, tout en produisant du biogaz pour GRgaz.
C'est le fruit d'un travail de plus de quatre ans pour Grégoire Soreau, Directeur du site et futur installé en mai 2025. D'abord pour convaincre la mairie de Montbizot, dans un premier temps frileuse face à ce projet privé (notamment à cause des coûts de travaux de voirie engendrés par le passage des engins agricoles et de la proximité d'habitations, le site étant situé dans une zone d'activité implantée dans la commune), puis pour achever les travaux à la force du poignet. Bâtiments, préparation de dallage, fondations pour l'épuration, murs de silo, bâches de bassins, fosse septique... "Nous avons fait beaucoup de choses nous-mêmes. Personnellement, cela a même été parfois jour et nuit. Cela nous a permis d'économiser les coûts de l'unité d'au moins cinq millions d'euros." Celle-ci aura nécessité un investissement de neuf millions d'euros avec un soutien massif de donateurs puisque 400 000 euros ont été levés via une plateforme participative. "Les acteurs du projet ont connu l'inflation au plus haut de son pic. La réglementation sur les effluents d'élevage s'est également renforcée concernant l'hygiénisation. Il était important que les acteurs trouvent le maximum de moyens pour faire des économies", souligne Amaury Mazon, délégué territorial Centre-Atlantique pour GRTgaz au sujet du 11e site de la Sarthe laquelle totalise désormais une production de 177 GWh/an de gaz renouvelable produit localement, soit environ 8% de la consommation du département. A ce titre, la production de gaz vert de la méthanisation de Montbizot couvre l'équivalent des besoins en énergie d'environ 1 900 foyers.
" Notre force, ce sont nos 1 300 hectares dont 300 dédiés à la méthanisation "
A l'origine, Gael Soreau et son fils Grégoire cherchaient comment préparer l'installation de ce dernier : "En 2021, on a finalement créé un groupe de dix associés pour impulser cette méthanisation." Essai transformé en temps et en heure avec la mise en service du site le 6 juin. L'objectif est de valoriser plus de 25 000 tonnes de biomasse par an provenant de 55 % de déchets verts et de 45 % d'effluents, ce qui devrait générer environ 31 000 tonnes de digestat brut pour les terres agricoles. Alors que la méthanisation pose parfois la question de la vocation agricole et de l'accaparement des terres, Grégoire Soreau tient à préciser : "Nous n'ensilons pas de maïs dédié à l'élevage mais impropre à la consommation animale. Il s'agit bien de valoriser les déchets." Et de diminuer l'utilisation des produits phytos, d'environ 30 %: "Au moment de la destruction des couverts et la préparation des maïs avec l'ammonitrate. Notre force, ce sont nos 1 300 hectares dont 300 dédiés à la méthanisation en couverts végétaux. Nous envisageons également de récupérer les tontes de la déchetterie qui est juste à côté." Les dix associés sont ouverts à l'acheminement de matière extérieure. "On va acheter du maïs impropre à la consommation." Le site se distingue également par son réseau de canalisations souterraines : "Onze kilomètres de canalisations ont été enterrés. On dessert 450 hectares sans mettre une tonne à lisier sur la route." La porcherie de la SARL Martin à Teillé alimente directement la méthanisation en lisier. Celle-ci est située dans la zone d'activités de la Pièce du Bois en sortie de commune : "II n'y aucun vis-à-vis proche avec des habitations. Les vents dominants se dirigent vers la campagne. On a prévu aussi de faire pousser des haies pour vraiment isoler l'unité dans le paysage", souligne Grégoire Soreau.
Dans le "coeur" de la méthanisation, lieu où les pompes transfèrent le digestat d'une cuve à l'autre (au nombre de trois), José Tousé, commercial du constructeur de la méthanisation Novatech explique : "La matière sèche est aujourd'hui à 7,5. Grégoire et les associés ont l'objectif de l'élever à 10. A ce rythme de croisière, la 'pâte à crêpe' sera assez épaisse pour que l'activité biologique soit intense."
Les exploitants associés
Denis et Tristan Richard (Ballon, volailles),
Didier et Baptiste Vallée (St-Jean d'Assé, céréales),
Gaël et Grégoire Soreau (Montbizot, taurillons, volailles),
Fabien Lecroc (Ste-Jamme, céréales, EDT),
Fabien Guittet (La Guierche, volailles, VA),
Sébastien Hardouin (La Guierche, canards, VL),
Martin Chereau (Teillé, porcs)