Festival d'Evron
« Un bon cru, malgré le contexte sanitaire »
La 59e édition du Festival de la Viande d'Evron s'est achevée dimanche soir sur cette impression : celle d'un « bon cru », avec un perturbateur, la FCO.
« Cette édition n'a pas été trop mal. C'est même un bon cru malgré les problèmes sanitaires chaotiques », résumait, lundi matin, Jean-Yves Renard, le président de l'association des producteurs de la vallée de l'Erve, organisatrice de l'événement. La FCO est venue quelque peu perturber le Festival : « quatre élevages, soit une trentaine de bêtes, n'ont pas pu venir », indiquait-il. Au total, le Festival, pour la partie viande de qualité bouchère, aura tout de même rassemblé 340 bovins, sur les 378 inscrits. « A ce jour, (lundi 2 septembre, NDLR), 332 animaux ont été vendus, soit 97 % des présents », notait Jean-Yves Renard. Comme à chaque Festival, on retrouve les mêmes « grands » acheteurs : la Socopa (55 animaux), Bétail Gorronnais (55, dont 8 pour le Super U d'Evron), Selvi (47), Privileg (30), SVA (26), Charal (15)... pour ne citer que les premiers.
Fiers de gagner avec une Rouge des Prés
Côté prix, on entendait dans les travées du foirail des négociations tournant autour de 9 à 9,50 euros le kg de carcasse. « Les plus grosses plaques se sont bien vendues, jusqu'aux prix d'excellence », constatait le président du Festival. « C'est à l'inverse de ce que l'on pensait et c'est tant mieux pour les éleveurs », ajoutait-il. Ainsi, l'Inter-races femelles a été acquis par le centre E.Leclerc de Bois d'Arcy (78) pour 17,50 €/kg. Elle appartient à la SCEA de la Moncellière, de Chaudron-en-Mauges (49). L'exploitation avait déjà remporté le même championnat, ici à Evron, en 2021, avec une femelle de 828 kg de viande. Celle de cette année a 4 ans. Selon Michel Raimbault, associé de la SCEA de la Moncellière, « elle a un rendement de viande exceptionnel », qui a fait la différence parmi les sept autres bêtes en finale. « Elle est grasse et très bien finie », a ajouté Yves Jolivet, l'autre associé. Cette femelle devrait atteindre, selon ses éleveurs, « 630 kg au crochet ». Et d'ajouter : « gagner, ici, avec une Rouge des Prés, on n'est pas trop fiers ! » En mâles, c'est le bœuf Rouge des Prés de Thierry Galas que le jury a mis sur la plus haute marche du podium. L'éleveur sarthois présentait un animal de 3,5 ans, né et élevé chez lui, à Neuvillette-en-Charnie. « Je n'y croyais pas », s'est-il exclamé, venant tout juste de recevoir sa plaque. Son bœuf, « qui devrait faire un bon 600 kg » et qui ne possède pas « une grosse carcasse », a été vendu 12 euros et finira sur l'étal de la boucherie traditionnelle du Super U Evron.
En vaches, Wilfried Piau, de Luitré (35), a regagné sa Bretagne avec la plaque du prix du championnat inter-races. Sa vache, une Saosnoise de 2019, « achetée petite et engraissée à la maison, c'est que du bon, une bête avec de l'épaisseur, de la finesse », nous a-t-il expliqué. Avec un poids estimé à 700 kg, elle a été acquise par le grossiste La Viande Chaunoise (dans l'Aisne) au prix de 15 euros le kilo et sera commercialisée sur l'étal de E.Leclerc de Caudry (dans le Nord).
Enfin, dans la catégorie « Blanc Bleu et Croisé », le jury aura eu besoin d'un deuxième tour, faute de majorité au premier, pour attribuer la plaque du championnat à l'animal présenté par Olivier Lechat, «une femelle croisée Bleu Blanc (75 %) et Charolais (25 %) de 46 mois», dont «la finesse, la ligne de dos et les aplombs ont fait la différence», selon Oliver Lechat.