S'organiser pour le
travail et la famille
travail et la famille
A Épineu-le-Chevreuil, Amandine Garreau a rejoint en début d'année son mari Guillaume sur une exploitation en production laitière, veaux de boucherie et cultures. Les éleveurs se partagent le travail pour être chacun autonome et préserver leur vie de famille.
Amandine Garreau projetait au départ de s'installer comme pâtissière sur la ferme de son mari Guillaume, à Épineu-le-Chevreuil, pour transformer une partie du lait des vaches. Après 7 ans passés comme auxiliaire vétérinaire en canine et rurale, elle a de fait repris ses études avec l'ambition de monter un laboratoire. Mais le Covid est passé par là et, avec l'arrivée de leur premier enfant, les jeunes parents ont revu leurs plans. " Avec les astreintes de l'atelier laitier et des veaux de boucherie, on a vu que ça n'allait pas coller ", raconte-t-ils.
2020, année charnière
L'année 2020 est ainsi une année charnière pour la famille. Guillaume Garreau, installé en Gaec avec sa maman depuis 2016, s'est retrouvé seul aux manettes au départ en retraite de celle-ci : pour faire face, il passe en traite robotisée et réduit sa production de veaux de boucherie. En parallèle, Amandine commence à travailler avec lui : " Dans mon précédent métier, j'étais au contact des animaux. Cela m'a plu de travailler sur la ferme. Et puis lorsque la maman de Guillaume est partie, nous avons vu les choses autrement. " Elle se lance alors dans une année de BPREA à l'Agro Campus la Germinière en alternance, en réalisant 10 semaines de stage sur l'exploitation " pour voir si l'on s'entendait. " Elle restera ensuite un an en tant que salariée avant de s'installer au premier janvier, en reprenant un site à Souligné-Flacé.
Spécialisée sur les veaux de boucherie
L'exploitation cédée était en système taurillons-vaches allaitantes, mais le couple n'a repris que 85 ha de terres (en location), racheté les bâtiments de stockage et du matériel. Le Gaec de la Touche conduit désormais 190 ha et produit 650 000 l par an, avec pour objectif 700 000 l, Amandine ayant reçu de Lactalis deux fois 50 000 l supplémentaires.
Avec l'arrivée de leur deuxième enfant il y a 9 mois, le couple priorise plus que jamais l'équilibre entre travail et famille. Amandine s'est spécialisée sur les veaux de boucherie, laissant à son mari les cultures, tous deux se partageant le travail sur l'atelier laitier, toutefois déjà soulagés par la présence du robot. Le Gaec, qui est en intégration avec Denkavit, est resté sur un rythme d'un lot de veaux par an, en hiver, pour se dégager du temps l'été pour les travaux des champs. " Ce choix était avantageux aussi car Denkavit donnait des aides à rester vide de mars à septembre pendant la crise du Covid ", se souvient Guillaume, qui souligne l'importance de cette production intégrée pour sécuriser le revenu de l'exploitation. Le couple y a aussi réduit l'astreinte en installant une distributrice automatique d'aliment.
Suivi de la reproduction des laitières
Côté lait, Amandine Garreau a repris la reproduction, accompagnée par Innoval (génotypage de toutes les génisses, 100% d'IA). Le troupeau sélectionné depuis longtemps a gagné en performance, surtout sur l'âge au premier vêlage (objectif : 24-25 mois) et l'IVV, avec une moyenne d'étable à 10 500 l.
Pour la suite, les éleveurs, enthousiastes mais prudents, projettent de réaménager le bâtiment veaux de boucherie (qui date de 2002), dans le but de réduire encore l'astreinte et d'améliorer le confort des animaux : agrandissement des cases, installation de barres au garrot, achat d'un robot aidant à la distribution du lait, changement des caillebottis et de la ventilation... Là encore, Guillaume et Amandine pourront compter sur Denkavit qui prévoit une enveloppe de modernisation, à laquelle devrait s'ajouter une aide PCAE. Les jeunes éleveurs prévoient aussi d'embaucher un salarié à mi-temps à la rentrée de septembre.