AFDI 72
Regards croisés de femmes entre la France et la Tunisie
Pour son assemblée générale, le 16 avril, l'antenne départementale de l'Afdi*, présidée par Jean-Loïc Landrein, a mis en avant la manière dont les femmes agricultrices parviennent à prendre leur place malgré les difficultés, à travers deux témoignages croisés d'agricultrices, l'une française, l'autre tunisienne.
Asma Mliki est une jeune femme tunisienne de 31 ans, ingénieure agronome de formation. Elle s'est installée en 2019 avec son mari comme cheffe d'exploitation sur les 5 ha de terres dont ce dernier a hérité de sa famille. Car dans le Sud de la Tunisie, la coutume veut que seuls les hommes héritent des terres de leurs parents. "J'ai cédé ma part d'héritage à mon frère" explique ainsi Asma, venue dans les Pays de la Loire, dans le cadre du partenariat entre l'Afdi et l'Association des jeunes agriculteurs (AJA) de la région de Gafsa en Tunisie. Avec cette règle, seuls 5% des terres agricoles de cette région appartiennent à des femmes, alors que celles-ci représentent 70% de la force de travail dans les champs. Même combat pour obtenir un prêt de la part d'une banque : "ce n'est pas possible pour une femme à moins de passer par un homme de la famille" ajoute-t-elle.