'La sécurité de nos salariés reste la priorité'
Christophe Ferrandon dresse un premier bilan de l'impact de la crise sanitaire sur l'activité des concessionnaires de matériel agricoles.
Agri72: Après l'annonce des mesures de confinement par le gouvernement, quelle a été la réaction des concessionnaires de matériel agricole sarthois, selon le Sedima (1) que vous présidez dans le département?
Christophe Ferrandon : Il y a eu dans un premier temps une certaine confusion, liée à cette situation inédite. Puis, très rapidement, nous avons su que notre profession, indispensable à la chaîne alimentaire, devait continuer à travailler. Nous nous sommes donc adaptés à la situation en arrêtant le contact physique avec nos clients, tout en maintenant le service, et en mettant en place des mesures de gestes barrières à l'épidémie. Nous avons à ce moment-là réfléchi à la gestion des flux de personnel au sein des entreprises, en décalant les horaires par exemple, à la gestion du flux clients et du flux transporteurs. Hormis quelques arrêts de salariés pour garde d'enfants ou pour fragilité liée à une maladie, le personnel est présent et a su s'investir auprès de nos clients. Nous les en remercions. La sécurité de nos salariés reste toujours aujourd'hui notre première préoccupation : le Sedima a d'ailleurs lancé une commande nationale de masques pour continuer à mettre en oeuvre cette protection.
Agri72: Etes-vous impactés au niveau de vos fournisseurs de pièces et matériel?
CF: Tout dépend des marques, mais si au début du confinement, les usines annonçaient la continuité de la fabrication de pièces, elles ont ensuite arrêté la production pendant une dizaine de jours. Actuellement, elles reprennent de façon modérée, traitant les demandes urgentes. Notre crainte est, d'une part, que nos fournisseurs soient impactés par un arrêt d'approvisionnement en matières premières et, d'autre part, que la logistique se dégrade.
Agri72: Avez-vous déjà identifié une baisse d'activités pour vos entreprises?
CF: Pour le mois de mars, l'impact sur le chiffre d'affaires est négligeable, quelle que soit l'activité, grâce à la dynamique commerciale. L'impact sera certainement plus important au mois d'avril, avec un effet sur le commerce, particulièrement en vente de matériel d'occasion. Nos commerciaux, en télétravail ou en chômage partiel, ne visitent plus les agriculteurs. Et nos clients à l'export ne passent plus. La chute risque d'être considérable.