Mobilisation
FDSEA-JA : non au Mercosur !
Le week-end dernier et ce lundi 18 novembre, la Sarthe a été le théâtre d'une nouvelle mobilisation agricole d'envergure. À l'appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs, plusieurs actions ont marqué le territoire, réaffirmant l'opposition des agriculteurs à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur.
En réponse à l'appel à mobilisation lancé par le national, JA Sarthe et la FDSEA ouvraient le bal vendredi dernier avec des actions symboliques sur tout le département. Après un tour de chauffe pendant le week-end, le point culminant de la mobilisation a eu lieu ce lundi au Mans, où environ 200 agriculteurs et une vingtaine de tracteurs se sont rendus à la préfecture. Si des lignes bougent grâce aux actions débutées il y a un an maintenant, ça n'avance pas assez vite, ni assez loin. Après des semaines d'efforts pour mettre à jour leurs exploitations agricoles, les agriculteurs de la Sarthe sont désormais prêts à se faire entendre et à se mobiliser contre l'inaction gouvernementale. Sur le Mercosur, la France est contre cet accord mais cette simple opposition pourrait ne pas suffire à faire tomber l'accord.
Bienvenue en Amérique du Sud
Les premières actions symboliques ont été menées dès vendredi soir dans le canton de Sablé-sur-Sarthe. Les panneaux de communes ont été bâchés et des noms de villes sud-américaines y ont été inscrits. Une façon d'illustrer, avec une pointe de sarcasme, l'inquiétude grandissante de l'avenir de l'agriculture sarthoise et française. Le week-end entier a vu une multiplication des initiatives dans l'ensemble du département mais aussi ailleurs en France. Nous avons ainsi pu réviser la géographie des pays de l'Amérique du Sud avec les nombreuses communes rebaptisées Rio de Janeiro, Buenos Aires, Brasilia, Sao Paulo, etc.
Round 2 : tous à la Préfecture
Venus réclamer des actions rapides et adaptées à la gravité de la situation aux représentants de l'Etat, les agriculteurs ont déposé devant les grilles de la préfecture des panneaux de communes empruntés pour l'occasion.... Un geste, encore une fois symbolique pour dénoncer l'abandon du monde rural. Durant le rassemblement, les responsables professionnels ont pris la parole pour dénoncer les distorsions de concurrence et les effets néfastes de cet accord.
Une délégation a été reçue par le préfet et ses services durant la soirée. Il a pris acte et compris les inquiétudes des agriculteurs et s'est engagé à porter les revendications auprès de la préfecture de Région et du gouvernement. Il a été par ailleurs évoqué avec lui l'ensemble des dossiers qui sont restés dans les placards depuis le printemps dernier.
"Les avancées et les acquis obtenus depuis un an pour notre profession sont réels mais ce n'est pas suffisant. L'année 2024 a été, et est toujours, éprouvante. L'agriculture est dans une situation d'urgence. Il est temps de concrétiser l'ensemble des promesses pour rendre nos exploitations compétitives, rémunératrices et attractives, et renouer avec le goût d'entreprendre !" indique Cyril Lemaître.
Maintenir la pression
"Si la mobilisation de ce week-end et de lundi soir s'est voulue symbolique, nous ne resterons pas inactifs si nos revendications continuent d'être ignorées. Les semaines à venir pourraient voir des actions plus marquées, y compris des contrôles de l'origine des produits dans les grandes surfaces ou des initiatives visant à sensibiliser directement les consommateurs. Il est temps que le gouvernement et les décideurs prennent conscience de l'urgence de la situation et agissent en conséquence", a conclu Denis Pineau, président de la FDSEA, saluant l'engagement de chacun et appelant à maintenir cette détermination et cette unité dans les jours et semaines à venir.