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Eclusier, un travail
au fil de l'eau

Romain Bervil est éclusier à Roëzé-sur-Sarthe pour le Conseil départemental. Un travail saisonnier d'avril à septembre dans un cadre bucolique, qui demande de la rigueur au contact des touristes.

L'écluse de Roëzé-sur-Sarthe, située à l'entrée du canal de Roëzé à Fillé, est un écrin bucolique où se croisent pêcheurs, plaisanciers et marcheurs. Un cadre de travail privilégié pour Romain Bervil, qui y travaille en tant qu'éclusier saisonnier depuis le mois d'avril. Cette année, le Conseil départemental a recruté un total de 14 éclusiers pour gérer les 15 écluses manuelles de la Sarthe (11 agents et trois autres pour gérer les remplacements), sans compter les 4 agents titulaires du département encore en poste. « Le département a commencé à recruter des éclusiers saisonniers en 2020 pour remplacer progressivement les agents titulaires partant à la retraite  », explique Sylvain Divert, chef du bureau de la navigation et de la régie au Conseil départemental.

Un canal pour sécuriser la navigation

Le canal de Roëzé à Fillé est le plus long de la Sarthe : 5 km, creusé pour rattraper la différence de niveau sur ce secteur de la rivière Sarthe (2 mètres). «  Le moulin de la Beunèche avait construit un barrage, mais cela ne suffisait pas, alors un 2e barrage a été créé à Fillé, au niveau de l'île Moulinsart. La navigation étant impossible sur ce tronçon, le canal couplé à une écluse sécurise la bonne circulation des bateaux. »

Au mois d'août, jusqu'à 5-6 bateaux par jour passent l'écluse de Roëzé, pour 80% de plaisanciers, le reste sont des locaux pêcheurs ou munis d'une embarcation. Depuis la création des bases de loisirs de Roëzé il y a 2 ans, et celle d'Arnage, Sea'u, les embarcations se sont multipliées et Romain fait passer aussi bien des canoës-kayaks que des bateaux de plaisance. Seuls les paddles, considérés comme trop instables, ont interdiction de passer l'écluse.

La sécurité avant tout

C'est la deuxième saison pour Romain Bervil en tant qu'éclusier -en 2023, il était en poste sur celle de Fercé-sur-Sarthe. Ce 27 août, un bateau sans permis, avec aux commandes un couple de touristes suisses, s'avance. L'éclusier se charge d'ouvrir les portes en amont, puis de faire entrer l'eau par l'aval une fois le bateau dans l'écluse, jusqu'à la mise à niveau.

Côté sécurité, pas question de plaisanter : l'éclusier doit porter un gilet de sauvetage pour manoeuvrer les portes, être attentif à toute prise de risque des plaisanciers, et surtout gérer le débit d'eau entrant pour ne pas déstabiliser le bateau. « Souvent, les touristes m'aident, parfois des enfants (accompagnés d'un adulte) : cela fait partie du voyage ! » Il assure ainsi le service de passage de 9h30 à 12h30 puis de 14h à 18h -en dehors de ces horaires, les plaisanciers s'éclusent eux-mêmes. Son contrat sur six mois est rémunéré au smic amélioré ; en basse-saison (avril, mai, juin, septembre), il est détaché 1 jour par semaine sur une autre écluse, cette année sur celle de Courtigné.

Une formation technique, réglementaire et touristique

Pour devenir éclusier, Romain a, sa première année, suivi une formation d'une journée, technique et réglementaire le matin, touristique l'après-midi. Roëzé fait partie des 4 écluses sarthoises dotées d'un module touristique en leurs murs, retraçant l'histoire et les spécificités du lieu.

Le métier ne requiert pas de diplôme particulier hormis un brevet de natation de 50 m et le permis de conduire. Seuls sont demandés une bonne condition physique, de la rigueur et aimer le contact avec le public. Ce qui convient très bien à Romain Bervil : « c'est une mission en milieu ouvert, agréable surtout aux beaux jours, au contact de vacanciers détendus, mais aussi technique. »  Romain, qui vient tous les jours en vélo le long du canal depuis son domicile de Fillé, est aussi chargé de l'entretien de l'espace vert entourant l'écluse. Désormais habitué à travailler en intérim de septembre à avril, il se voit bien de nouveau éclusier saisonnier au printemps-été 2025.

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