Moisson
Des rendements amoindris en orge
La moisson de l'orge a débuté la semaine dernière et les résultats s'annoncent, comme attendu, très impactés par les conditions météo de la saison. Le colza et le blé à venir devraient suivre cette tendance.
La moisson de l'orge a débuté la semaine dernière et les résultats s'annoncent, comme attendu, très impactés par les conditions météo de la saison. Le colza et le blé à venir devraient suivre cette tendance.




Ce mercredi 3 juillet, le mercure peine à grimper mais le temps reste sec. Pourtant les moissonneuses, sorties depuis la fin de semaine précédente, sont à l'arrêt dans les cours de fermes, et sous les hangars des entreprises et Cuma. La veille, il est survenu des averses de façon variable sur le département, jusqu'à une dizaine de millimètres, donnant un coup d'arrêt aux premiers chantiers d'orge.
Des rendements hétérogènes
Alors qu'à peine la moitié de l'orge est rentrée sur la Sarthe -au sud, la moisson est parfois terminée, tandis qu'au nord elle commence tout juste-, il est déjà certain qu'elle ne sera pas fameuse, soit de 50 à 60 q/ha enregistrés " pour des parcelles qui en faisaient 90 l'année dernière ", avec des PS autour de 60, alors que le barème est à 64 (en dessous, le prix est pénalisé). Une assez grande hétérogénéité de résultats est observée, jusqu'à 70 q/ha localement mais c'est là une exception, tombant à 35 q/ha pour les parcelles plus affectées par l'hydromorphie. " Les orges étaient plutôt belles compte tenu des conditions d'implantation, avec une densité un peu claire. Par endroit, les trous, et les maladies très présentes, qui impactent le remplissage, ont amoindri le rendement et le PS ", analyse Florent Leblois, agronome à la Chambre d'agriculture, qui suit 7 groupes cultures sur le département.
Grosse pression septoriose
Sur le nord Sarthe, Franck Plessis, technico-commercial des Ets Maudet, constate des PS compris " entre 62 et 64, ce qui n'est pas si mal, pour les orges bien protégées des maladies. Économiquement, cela va être compliqué, mais sur mon secteur nous avons été épargnés par la grêle ", relativise-t-il. L'expert prédit une moisson en deux temps en orge comme en blé, tout comme les semis ont été divisés en deux périodes : avant l'eau de la fin octobre, et à partir de fin novembre. Il estime entre -10 et -20 q/ha la baisse de rendement en orge cette année par rapport à 2023.
La récolte de blé ne devrait pas être plus brillante selon les professionnels, qui prédisent des résultats de campagne à l'image de ceux de 2020, pour les cultures d'automne. À la problématique d'excès d'eau à l'implantation s'est ajoutée l'eau en fin de cycle qui a favorisé les maladies, notamment la septoriose. Les blés semés à la mi-octobre, qui sont restés le plus longtemps en culture, sont les plus touchés. " L'eau a fait remonter les spores à chaque fois malgré des traitements bien suivis : la pression était trop forte, constate Florent Leblois. Même certaines variétés censées être peu sensibles, comme Celebrity, ont été très atteintes. " L'agronome s'attend à ce que la nuisibilité de cette maladie (le rendement perdu associé), qui était faible ces dernières années - environ 11 q/ha selon les essais Chambre d'agriculture-, soit cette année bien supérieure.
Tourner la page de 2024
Les semis de printemps, enfin, se terminent tout juste pour le maïs, avec toutefois " de belles levées derrière " ; tous les producteurs n'ayant pas pu obtenir de variétés plus précoces en cas de semis tardif, la question de la date de récolte se posera : si elle est repoussée à l'automne, il se peut que l'implantation de la culture suivante soit pénalisée. Côté tournesol, une partie de la surface a dû être ressemée par endroits suite aux dégâts des limaces. Nos agriculteurs devront donc prendre leur mal en patience et garder le moral, pour terminer la récolte et tourner la page de cette campagne frustrante de 2024.