Betterave : la jaunisse virale fait plonger les volumes
Sur le secteur de Mamers, très impacté par la jaunisse, les rendements en betterave sont divisés par deux.
Vincent et David Hérissé, polyculteurs-éleveurs à Dangeul, récoltaient la moitié de leurs 20 ha de betterave lundi 19 octobre, par l'intermédiaire de la Cuma de Nouans. Sur leur terre limoneuse et profonde au bon potentiel, la jaunisse a décoloré l'ensemble de la surface et le poids des betteraves est impacté. Un premier chantier d'arrachage, conduit 15 jours plus tôt, annonce 55 t/ha et une richesse d'environ 17° de sucre. « On estime à au moins 30% de pertes liées à la jaunisse. Le feuillage atrophié n'a pas assez alimenté la racine et la plante a moins bien résisté au sec », déplore David Hérissé. Cette parcelle semée au 20 mars avait pourtant reçu un passage de Teppeki au stade 6-8 feuilles, puis un Movento trois semaines plus tard.
La Sarthe fait partie des départements les plus impactés par la jaunisse, avec 60 à 80% de la surface plantée infectée en septembre 2020 (source : CGB). Sur le secteur de Mamers (1000 ha de betteraves, 51 planteurs dont 34 en Sarthe), les rendements du premier tour vont de 28 à 63 t/ha.
Face à l'impasse des planteurs, un projet de loi adopté par l'Assemblée Nationale le 6 octobre autorise de nouveau l'usage de semences de betteraves sucrières enrobées de néonicotinoïdes pour la campagne 2021, et ce sur une période de 3 ans maximum. La loi pourrait être votée le 27 octobre. En attendant, les chercheurs de l'ITB et de l'Inrae travaillent à travers le programme Aker à la mise au point des variétés à la fois productives et tolérantes aux maladies. « Pour la CGB, la solution la plus efficace et rapide sera amenée par la génétique », estime Benoît Carton, directeur régional du CGB Normandie.