Influenza aviaire
Oiseaux sauvages contaminés, oiseaux d’élevage toujours enfermés
Malgré le retour à une niveau de risque national « modéré » le 16 avril, la zone de contrôle temporaire faune sauvage a été maintenue en Sarthe et dans plusieurs départements des Pays de la Loire, en raison de la recrudescence des mortalités d'oiseaux sauvages.
Malgré le retour à une niveau de risque national « modéré » le 16 avril, la zone de contrôle temporaire faune sauvage a été maintenue en Sarthe et dans plusieurs départements des Pays de la Loire, en raison de la recrudescence des mortalités d'oiseaux sauvages.
Le week-end dernier, la découverte de plusieurs oiseaux morts autour de la carrière des Miniers à Bazouges-Cré-sur-Loir, avait affolé le maire qui a alerté les autorités sur un possible cas de grippe aviaire (à l’heure où nous écrivons, il n’était toujours pas confirmé par les services de la DDPP72). Si aucun cas d’IAHP n’a été déclaré en Sarthe dans un élevage professionnel ou une basse-cour de particulier depuis janvier 2023, « le virus est régulièrement détecté sur les cadavres d'oiseaux sauvages ramassés sur le département et plus généralement dans les pays de la Loire depuis plusieurs mois » confirme la directrice de la DDPP 72 Agnès Werner, qui cite notamment les communes de « Spay », « La Ferté Bernard » ou encore « La Flèche ». Pour elle, cela confirme « l'installation du virus dans la faune sédentaire, alors qu’avant il était transmis uniquement lors des passages d’oiseaux migrateurs ».
Les élevages toujours à l’abri
Cette situation a motivé le maintien par les autorités sarthoises des mesures de mise à l’abri des oiseaux domestiques (élevages plein air et basses-cours), malgré le passage en risque « modéré » à la mi mai, normalement synonymes de retour au plein air. « A ce stade, nous avons considéré que le risque de contamination des élevages, en cas de contact direct ou indirect avec les oiseaux sauvages par les tenues, le matériel ou les aliments était réel et justifiait toujours la plus grande vigilance des détenteurs de volailles sur les conditions de biosécurité » justifie la directrice de la DDPP 72. Les autres départements de la région ont fait la même analyse à l’exception de la Mayenne. Outre la mise à l’abri des volailles, le maintien du département en ZCT Faune Sauvage implique également le maintien des mesures de surveillance renforcée des élevages de palmipèdes, avec la réalisation de chiffonnettes et de prélèvements sur les volailles retrouvées mortes.
Autant de mesures qui pourraient néanmoins être levées assez rapidement, après concertation régionale, au vu de la période de chaleur dans laquelle nous allons arriver, susceptible de causer des troubles dans certains élevages. En attendant, de nouvelles instructions nationales, la DDPP 72 invite chacun à respecter les mesures existantes, à savoir :
- biosécurité renforcée (tenues , nettoyage désinfection à l'entrée de l'élevage).
- mise à l'abri des volailles et de l’alimentation /abreuvement.
- surveillance renforcée de l'état de santé des volailles et appel du vétérinaire sanitaire en cas de signes suspects.
- surveillance renforcée des canards et gibiers.
Les gestes de biosécurité préconisées si vous trouvez des oiseaux sauvages morts
En présence de cadavres d’oiseaux sauvages à l’extérieur (dans les parcelles par exemple), la DDPP préconise les règles suivantes afin de limiter la propagation au sein de la faune sauvage, mais surtout d'éviter la contamination des oiseaux domestiques :
- pour les personnes amenées à manipuler les cadavres: port de gants jetables et, dans la mesure du possible, de masque respiratoire jetable (type COVID) ;
- les cadavres sont à placer dans deux sacs poubelles successivement fermés par un nœud. Les gants et le masque sont à mettre dans le second sac qui enfermera le premier. Le sac extérieur peut être désinfecté par un produit virucide ou de l'eau de javel diluée.
- lorsqu’il s’agit d’un ou plusieurs cadavres ne représentant pas plus de 5 kg, l'ensemble peut être jeté aux ordures ménagères.
ARNAUD FRUCHET