Royal veut sa couronne à Paris
Royal, détenu en copropriété par le Gaec de la Devinière, à Vion, et Cédric Chapron, à Assé-le-Riboul, concourra le 25 février au salon de l'agriculture. Le taureau, qui représentera la race charolaise sarthoise, a toutes ses chances de séduire le jury.
Royal, détenu en copropriété par le Gaec de la Devinière, à Vion, et Cédric Chapron, à Assé-le-Riboul, concourra le 25 février au salon de l'agriculture. Le taureau, qui représentera la race charolaise sarthoise, a toutes ses chances de séduire le jury.
Royal va-t-il continuer de briller, après les 4 jours du Mans et le Super de Moulins en 2023 ? Le taureau, propriété du Gaec de la Devinière, à Vion, et de Cédric Chapron, à Assé-le-Riboul, semble en tout cas avoir les atouts pour séduire le jury du Salon de l'Agriculture de Paris, où les éleveurs monteront ce week-end. Il représentera fièrement la Sarthe à travers ses éleveurs et avec le soutien de l'association Charolais Sarthe.
Deux éleveurs passionnés de la race
Royal est né le 25 décembre 2019 chez Thierry Prain, en Loire-Atlantique. «Avec Cédric, nous sommes allé voir cet éleveur renommé pour voir si un veau nous tapait dans l'œil, raconte Daniel Regner. Royal était supérieur aux autres morphologiquement. Il avait des aptitudes dans ses aplombs, sa longueur de corps, ses pattes. On voyait un animal d'avenir». Cédric Chapron et Daniel Regner, qui se sont rencontrés via l'association Charolais Sarthe, sont séparés par 1 h de route mais tous deux sont amoureux de la race charolaise. «C'est une race facile, calme en vêlage, contrairement à ce que tout le monde dit», apprécie Cédric, qui s'est installé en 2017 en reprenant une partie du troupeau de ses parents. Au Gaec de la Devinière, la «blanche» est une histoire de famille transmise d'une génération à l'autre. «C'est une race rustique qui valorise bien les fourrages grossiers, herbe et foin», estime Daniel, qui élève aujourd'hui 100 mères avec 200 ha, surtout des prairies.
Une lignée de champions
Le bien-né Royal vient d'une lignée de champions : son père Jules a décroché avant lui le prix de la fédération (2e prix) à Moulins (qui réunit les champions de la race). Sa lignée maternelle s'est illustrée aussi avec sa grand-mère Victoria, et son grand-père, I love you, qui « a beaucoup produit dans les élevages français. » Les deux propriétaires ont toujours préféré se fier aux résultats concrets des ascendants plutôt qu'aux index, même si « chez Royal, la souche lait est remarquable, mais aussi les facilités de naissance. » Et ils ne se sont pas trompés : devenu adulte, la bête s'illustre par son bassin, sa démarche, son allure avec beaucoup d'élégance, des atouts qui ont séduits plusieurs jury. A son palmarès, il enregistre ainsi deux prix d'honneur à Alençon et aux 4 jours du Mans en 2022, termine troisième au national du Sommet de l'Elevage la même année ; en 2023, il est couronné grand champion aux 4 jours du Mans, remportant ainsi son ticket pour le Super de Moulins.
60 produits à son actif
Royal passe en ce moment l'hiver à Vion mais les éleveurs se partagent la présence du taureau, ainsi que sa génétique. Royal a été prélevé jeune, à 1 an, et a eu ses premiers veaux à 18 mois. Résultat : il a déjà 60 produits à son actif, avec certains de ses fils déjà partis en élevage comme reproducteurs, et certaines de ses filles tout juste mises à la reproduction. Les deux élevages utilisent beaucoup la génétique de Royal, qu'ils alternent avec d'autres taureaux pour éviter la consanguinité. En ayant Royal en commun, ainsi que deux autres taureaux en copropriété, les éleveurs mutualisent les coûts mais gardent chacun leurs habitudes de travail.
Un voyage mutualisé
Le voyage à Paris s'annonce trépidant, avec un départ mutualisé avec la race Rouge des Prés. Royal concourra dans la catégorie des mâles de 4 ans, dimanche 25 février, porte de Versailles. S'ils espèrent taper dans l'œil du jury, les éleveurs comptent aussi montrer Royal avec pour objectif de «bien le vendre» après le salon.
En fin d'année, Daniel Regner, associé à sa épouse Nathalie, fera valoir ses droits à la retraite. Mari et femme, qui ont déjà transmis une partie de leur cheptel à leur fille Amandine, installée en novembre dernier à Domfront-en-Champagne, feront entrer leur fils Benjamin, aujourd'hui salarié, dans le Gaec. Cédric Chapron, lui, compte reprendre la partie de ses parents dans quelques années.