Phytos : séparation du conseil et de la vente en 2021
La loi Egalim comporte des articles qui introduisent la séparation de la vente et du conseil de produits phytopharmaceutiques (PPP).
Si tout n’est pas arrêté à ce jour, des points et dates clés sont déjà à retenir pour lesquels les exploitations ligériennes vont devoir adapter leur mode de travail pour le conseil sur la protection des cultures, et s’y préparer dès 2020. En effet, la campagne culturale 2020-2021 sera marquée par l’application à partir du 1er janvier 2021 du principe de séparation des activités de la vente et du conseil de produits phytosanitaires. Pour faire simple, le 1er janvier 2021 les distributeurs d’agro-fournitures devront avoir choisi entre la poursuite de la commercialisation de produits phytosanitaires ou conserver l’exercice du conseil, les deux activités devenant incompatibles.
Différents types de conseils
- le conseil de sécurité, comme son nom l’indique, précise les risques liés au produit et sera réalisé par le distributeur de produit au moment de la vente ;
- le conseil spécifique à l'utilisation des produits phytopharmaceutiques, plus communément appelé conseil de préconisation, prescrit l’usage des produits phytopharmaceutiques en fonction des besoins au cours du cycle de culture. Ce conseil est majoritairement réalisé aujourd’hui par les vendeurs au moment de la prise de commande. A l’avenir, il s’agira plutôt d’un conseil réalisé en saison. Autrement dit, un technicien d’établissement distributeur qui aura fait le choix de la vente ne sera plus en droit de conseiller un agriculteur en saison, ou même au moment de la commande en termes de choix de produit, de dose /ha, sur un rattrapage... En cas de besoin, il faudra passer par un conseiller indépendant. C’est une évolution majeure : en déconnectant le conseil de la vente, l’objectif est pour le législateur d’éviter les préconisations superflues ;
- le conseil stratégique, défini par la loi, a pour objet d’établir pour chaque exploitation utilisatrice de produits phytosanitaires une stratégie pour la protection des cultures avec un objectif de réduction de l’usage à terme. Dans un contexte où l’utilisation des produits phytosanitaires est de plus en plus contrainte par les interdictions de matières actives ou leur restriction d’usage d’une part, par la demande sociétale d’autre part, et où les exploitations vont devoir faire appel de plus en plus à l’agronomie, ce conseil doit permettre d’élaborer un plan d’action à l’échelle de chaque exploitation et venir ainsi renforcer l’effet positif attendu de la séparation des activités de vente et de conseil.