FNB
Les « Éleveurs en colère » devant le ministère de l’Économie
Le 25 mai, la fédération nationale bovine a organisé une action coup de poing à Bercy, pour dénoncer le dénigrement de la viande, notamment à travers le rapport de la cour des comptes, mais également des soutiens apportés par l’ancien ministre de l’agriculture Bruno Le Maire, à l’industrie de la « viande végétale ».
Le 25 mai, la fédération nationale bovine a organisé une action coup de poing à Bercy, pour dénoncer le dénigrement de la viande, notamment à travers le rapport de la cour des comptes, mais également des soutiens apportés par l’ancien ministre de l’agriculture Bruno Le Maire, à l’industrie de la « viande végétale ».
La FNB est venue demander le respect de la production et des perspectives claires. « Respect pour la qualité de nos produits, la durabilité de notre modèle l’élevage et des innombrables services rendus à la société et aux territoires. Des services que Bruno Le Maire semble avoir oublié » a lancé le président de la FNB, Patrick Benezit, face à un parterre d’éleveurs venus lui rappeler devant son ministère. « Tout comme la Cour des Comptes qui recommande d’accélérer la diminution du cheptel… pour mieux faire venir dans les assiettes des consommateurs des viandes produites à l’autre bout de la planète, qui ne respectent pas les normes environnementales et sanitaires. Inacceptable ! »
C’est ce message que les éleveurs de la FNB présents ont porté, « au nom de l’ensemble des producteurs français », lors d’une conférence de presse réalisée sur place. « Jamais nous ne cautionnerons la stratégie politique d’un Gouvernement qui consisterait à fixer les projecteurs sur les émissions de méthane de nos vaches… pour mieux détourner le regard des vrais enjeux ». La FNB a précisé à l’issue qu’elle avait demandé un rendez-vous avec le chef de l’État.
La Première ministre tente de rassurer
A défaut d’Emmanuel Macron, c’est la première ministre Élisabeth Borne qui a eu l’occasion de s’exprimer sur le sujet, mardi devant l’Assemblée nationale lors de la séance de questions au Gouvernement. « Nous avons un modèle d’élevage bovin dont nous pouvons être fiers », a-t-elle déclaré. L’élevage bovin « a un avenir dans notre pays », assure la cheffe du gouvernement, qui constate « l’inquiétude » des éleveurs, alors que le rapport de la Cour des comptes relevait également la forte dépendance des exploitations aux aides de l’État. « Oui, l’élevage bovin devra prendre toute sa part dans la transition agricole. Il y est prêt, il s’y engage déjà. Oui, l’élevage bovin devra évoluer pour retrouver un modèle économique solide et durable mais, non, il ne sera pas la variable d’ajustement », a affirmé Élisabeth Borne. « Pour être réussie, la transition écologique et agricole doit se faire avec les Français, avec les éleveurs, et non pas contre eux », a-t-elle poursuivi sous les huées de députés de gauche. Elle a renvoyé à la présentation de la « stratégie complète » du gouvernement pour la planification écologique prévue en juin.
Après avoir dévoilé les grandes lignes de son plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre le 22 mai, la Première ministre recevra le 9 juin les acteurs du monde agricole pour préciser sa mise en œuvre.