Graines de champions
Deux élèves de l’AgroCampus de la Germinière se sont illustrés avec une belle quatrième place au concours “Prairie”, organisé par l’interprofession des semences et plants.
Depuis 1986, SEMAE, l’interprofession des semences et plants, organise le concours “Prairie” destiné aux étudiants de BTS agricole et IUT Génie Biologique. Le principe : diagnostiquer le fonctionnement et élaborer un dossier sur le système fourrager d’une exploitation, choisie par eux-mêmes, avec la mise en place d’espèces adaptées sur une nouvelle prairie ou une prairie en rénovation. Les problématiques sont multiples puisqu’il s’agit d’intégrer les conditions pédoclimatiques (particulièrement extrêmes en 2022) et les préoccupations –notamment économiques– de l’exploitant. Autant de challenges relevés avec brio par Théo Gillard et son binôme Simon Dobosz, élèves en deuxième année de l’AgroCampus La Germinière à Rouillon, lesquels ont décroché la quatrième place du concours Ouest. « J’ai opté pour l’exploitation d’Adrien Paumier et de ses parents à St-Mars d’Outillé (quatre bâtiments de poulets de Loué de chair, sur un total de 440 hectares, ndlr) pour le nombre conséquent de prairies permanentes vieillissantes, souligne Théo. J’avais choisi de resemer du ray-grass anglais, du trèfle violet et de la fétuque élevée.» Des semis effectués en septembre dernier et bienvenus après les épisodes de sécheresse. « On verra les effets au printemps car ce sont des prairies que l’on fauche aussi, poursuit Adrien Paumier, 30 ans, habitué à soutenir l’apprentissage des stagiaires de la Germinière. Mais on devrait augmenter les rendements sur ces 140 hectares qui étaient un peu en souffrance.»
Une collaboration également bénéfique pour l’exploitant
Un travail de longue haleine amorcé avec la constitution d’un rapport d’une vingtaine de pages, une des bases de travail du rapport de stage rendu par l’étudiant le 9 janvier. « Le choix du sujet portait soit sur une nouvelle espèce fourragère, soit sur une nouvelle variété en fonction des besoins de la prairie », précise Nathalie Gay, leur professeure d’agronomie. « Il y a différentes caractéristiques à prendre en compte, renchérit Adrien Paumier. La résistance au piétinement, à la sécheresse, l’adaptation aux zones humides et à la fauche ou la durée de vie des espèces. Les prairies s’abîment de plus en plus. Cette collaboration m’a permis de me repencher plus longuement sur ces problématiques.» Un bon choix variétal est devenu une alternative très intéressante pour les agriculteurs soucieux de maîtriser leurs coûts. Laëtitia Rozenberg, professeure de zootechnie (étude scientifique de l’élevage) à la Germinière apprécie quant à elle l’approche transversale de ce concours : « la base de travail est la production fourragère. Or, si elle est bien menée, on peut faire des économies sur le troupeau. Dans le contexte incertain actuel, le prix des aliments a augmenté de 30 %. De plus, un fourrage de qualité est la clé d’une bonne ration.»
Autre fierté pour Nathalie Gay, l’établissement est également lauréat du prix de la meilleure participation de classe. Théo et Simon sont eux repartis avec une… GoPro dans la hotte !