Alimentation
Fraude alimentaire en Sarthe : la DDPP dévoile son bilan 2024
La Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de la Sarthe a dressé un bilan éloquent de ses contrôles en 2024, révélant des pratiques commerciales trompeuses, notamment en matière d'origine des produits alimentaires. Face à la « francisation » illégale et aux anomalies de qualité, les autorités renforcent leur vigilance pour 2025, ciblant l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement, de la grande distribution à la restauration collective.

La DDPP de la Sarthe redouble de vigilance face aux tentatives de tromperie sur l'origine et la qualité des produits alimentaires. En 2024, pas moins de 88 contrôles ont ciblé l'origine des denrées, scrutant notamment les étals de fruits et légumes, les boucheries, les poissonneries et les rayons œufs. Parallèlement, 54 vérifications ont porté sur la validité des labels de qualité, qu'ils soient européens, français ou biologiques. Les grandes et moyennes surfaces (GMS) ainsi que les marchés ont été les principaux théâtres de ces investigations, visant à garantir une information limpide pour le consommateur à chaque étape de la commercialisation.
25 avertissements, 6 injonctions et 10 procès-verbaux
Le bilan de ces opérations révèle une réalité préoccupante, notamment dans les poissonneries des GMS où la moitié des rayons contrôlés présentaient des anomalies. Face à ces manquements, la DDPP n'a pas hésité à sévir : 25 avertissements, 6 injonctions de mise en conformité et 10 procès-verbaux ont été transmis au Procureur de la République, dont trois pour délit de pratique commerciale trompeuse.
La « francisation » de produits étrangers reste une priorité absolue. Cette manœuvre frauduleuse, qui consiste à faire passer des marchandises importées pour des productions hexagonales, est passible de sanctions pénales sévères : jusqu'à deux ans de prison et 300 000 € d'amende pour les personnes physiques, et jusqu'à 10 % du chiffre d'affaires pour les entreprises. En 2024, cette infraction a été caractérisée dans plusieurs cas concrets : des langues de bœuf britanniques étiquetées « France », des œufs arborant un label non vérifié, ou encore l'application d'un label de qualité à l'ensemble d'un rayon viandes alors que cela ne concernait que certaines pièces. Les transactions pénales prononcées ont permis de recouvrer un montant total de 21 000 €, avec une moyenne de 2 625 € par établissement fautif.
Pour l'année 2025, la mobilisation de la DDPP ne faiblit pas. Le plan national d'enquêtes de la DGCCRF prévoit la reconduction des contrôles sur l'origine dans les filières clés : fruits et légumes (frais et secs), produits carnés, poissons et œufs. Une attention particulière sera également portée aux signes de qualité et aux mentions valorisantes, non seulement en GMS et chez les grossistes, mais aussi dans la restauration collective, scolaire et les établissements de santé. L'objectif demeure clair : assurer la loyauté des pratiques commerciales et garantir aux consommateurs sarthois une information fiable et transparente sur les produits qu'ils achètent. La vigilance est de mise pour déjouer les tentatives de tromperie et préserver la confiance des consommateurs.