Chambre d'agriculture
En route pour six ans
Les 34 nouveaux membres de la Chambre d'agriculture se sont réunis vendredi 21 mars et ont réélu Olivier Lebert à la présidence.


Avec 51,56 % des voix des chefs d'exploitation et la majorité des sièges attribués à ce collège (14 sur 18), la liste FDSEA-JA avait conservé la tête de la Chambre d'agriculture. Vendredi dernier, l'heure était cette fois à l'élection du président et de son bureau. Olivier Lebert a été réélu avec 24 voix (6 pour Benoît Bulot, liste CR 72 et un bulletin blanc) par les 31 membres élus présents (3 absents). "La confiance exprimée par l'ensemble des collèges - OPA, salariés, propriétaires - nous fera porter la voix de tous", nous a confié le président. "Cette voix sera celle de l'espoir, a poursuivi Philippe Dutertre, premier vice-président. Nous continuerons à nous battre pour que la profession soit reconnue de tous". Un grand pas semble avoir été franchi avec le projet de loi agricole, menacé par la dissolution, mais finalement adopté la semaine dernière : "L'agriculture a été déclarée d'intérêt majeur, a renchéri Olivier Lebert. Il faut désormais que cela se concrétise aux yeux des agriculteurs dans les mois qui viennent. Nous serons porteurs de cet élan car nous avons apporté des solutions à ce projet de loi". Elective, cette première session a en effet malgré tout déjà identifié quelques-uns des enjeux majeurs de la mandature. Parmi ceux-là, encore et toujours le renouvellement des générations, véritable nerf de la guerre. "Pour que des jeunes s'installent, il faut un climat de confiance qui doit se traduire par une stabilité gouvernementale mais aussi des garanties de revenus. De plus, toute exploitation à céder a un avenir pour quelqu'un d'autre, même si le profil est différent", insiste Philippe Dutertre. "Depuis deux ans, nous avons mis en place des innovations pour faire face à cette urgence, rappelle le président de la Chambre départementale, on va continuer à pousser avec l'appui des collectivités locales." Il y a aussi les agriculteurs installés mais en difficulté et ceux-ci ne seront pas laissés au bord du chemin, promet Philippe Dutertre : "On continuera à les accompagner, avec des diagnostics individuels, la présence de juges agricoles au tribunal des activités économiques ou la cellule d'accompagnement de Réagir."
"On va garder un potentiel de production important"
Dans ses nouvelles missions, le président sera entouré de sang neuf, dans le bureau et les présidents d'antennes. "Ceux-ci incarnent le lien de proximité avec les agriculteurs, acteurs majeurs des territoires." Dans un proche avenir, Olivier Lebert a la conviction que l'ouest de la France et particulièrement la Sarthe ont une carte à jouer sur l'échiquier national et même international : "On va garder un potentiel de production important. Nous sommes une terre d'élevage, or l'élevage est une assurance économique mais aussi autonomique : on n'est pas dépendant d'achats d'intrants, on a des rotations riches en alignant des cultures fourragères et céréalières. Cette polyvalence est une richesse. Mais pour cela, il ne faut pas que l'on soit emmené et broyé par une machine économico-environnementale qui nous explique que nous ne sommes pas la solution de demain. Des projections démontrent le contraire. Il s'agit donc pour l'instant de tenir bon. Mais je ne suis pas inquiet car l'élevage sarthois et ligérien est solidaire et pas détricoté." Parmi les quatre vice-présidents, Philippe Dutertre représentera la Sarthe dans la commission végétale, Pierre Debosque dans l'élevage bovin, Isabelle Leballeur dans l'élevage avicole (entre autres) et François Boussard au territoire. Cinq noms apparaissent dans la nouvelle session : Emeline Denis (loi Egalim, circuits courts...), Frédéric Fougeray (président d'antenne, irrigation...), Cyril Lemaître (foncier...), Gaëtane De Champs (eau, Sarthe Aval...), Brice Dessartre (territoire Nord Sarthe...). "Nous avons créé une équipe autour des enjeux de l'eau et de l'accès à l'eau, poursuit Olivier Lebert. Aider ceux qui pourraient aspirer à l'irrigation, sécuriser ceux qui l'ont déjà. On se doit aussi de participer à l'amélioration de la qualité de l'eau." En route pour six ans !