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Une installation basse pression économe en eau et électricité

À Challes, le Gaec de la Galbrunière a réalisé un forage pour y prélever 50 000 m3 par an. L'installation fournie par Lesieur, basée sur un pivot, optimise la ressource en eau et limite la consommation électrique.

Charlie Corbin est installé dans le sud-est sarthois avec sa conjointe Charlotte et un tiers, Théo Bunel, ainsi qu'Antonin, leur salarié. Le Gaec de la Galbrunière, dont les 340 ha de cultures sont répartis en 2 îlots, à Challes (le siège) puis entre Surfonds et Bouloire, produit aussi des volailles de Loué dans six bâtiments, dont un d'oies. Pratiquement toute la surface cultivée est irrigable (sauf 40 ha), grâce à plusieurs forages en nappe profonde, dans le cénomanien. " Ma priorité a toujours été l'irrigation : c'est la base de notre revenu, de notre sécurité. Ici, les terrains sont des buttes avec du sable sur le haut, de l'argile dans la pente et à nouveau du sable dans le fond. On ne peut rien faire sans irrigation ", témoigne l'agriculteur. A son installation, Charlie Corbin a allongé ses rotations pour améliorer ses sols et réduire l'irrigation ; il alterne aujourd'hui blé, orge, colza, tournesol ou maïs, sans compter 15 ha de cassis plantés en 2018 (irrigués) ; il s'équipe aussi de sondes capacitives pour encore mieux utiliser la ressource.

Mutualisation du volume en interne

Lorsque, en 2015, Charlotte Pauvert s'installe sur le site de Challes, elle reprend un droit à prélever de 50 m3/h associé à une réserve d'eau, utilisée pour irriguer les 35 ha attenants. " Cette réserve était insuffisante, elle ne se remplissait pas assez vite : nous avions dès le départ en tête la création d'un forage ", indique Charlie.

Le projet se concrétise après une étude hydrogéologique faite par la société Agrostide, puis l'accord de la DDT qui valide le forage, mais ne donne pas au Gaec de volume à prélever supplémentaire. Les associés négocient alors le droit de mutualiser leur volume en interne, et obtiennent gain de cause : en récupérant du volume sur leurs autres forages, 50 000 m3 sont attribués à l'ouvrage de Challes. " Le volume initial du Gaec n'a pas évolué, il a juste été réparti autrement ", résume Charlotte. Si les travaux de forage ont été conduits -par l'entreprise Cissé (Bouloire)- pendant l'été 2023, les associés ne sont informés que dans l'hiver du droit à prélever attribué, soit 60 m3/h et du volume hebdomadaire autorisé (VHA) de 10 080 m3, pris en compte en cas de restriction, situation qui n'est pas rare sur ce bassin versant du Dué-Narais.

Un pivot et des canons auxiliaires

La nouvelle installation d'irrigation -les associés délaissent la mare et repartent de zéro-, fournie par les Ets Lesieur (Parcé-sur-Sarthe) a été pensée pour optimiser la ressource en eau et limiter la consommation électrique. Le Gaec a choisi d'équiper une pièce de 23 ha d'un pivot -gamme Zimmatic de la marque Lindsay (Perrot)-, couvrant un rayon de 250 m, avec un asperseur tous les 2,20 m, le tout complété par un canon d'extrémité qui couvre 25 m, et six canons en poste fixe ; un enrouleur est installé pour le reste de la surface. La pompe associée au forage est munie d'un variateur de vitesse pour garder une pression constante, et s'adapte automatiquement à l'usage pivot et canons auxiliaires (pression d'entrée : 5 bars), et à l'usage enrouleur (11-12 bars). " Le réseau de canalisations enterrées distribue directement le pivot et les canons, ce qui limite les pertes de charge. On estime qu'une installation en pivot consomme moitié moins d'électricité qu'en enrouleur " , explique Christophe Quelin, gérant les Ets Lesieur. " Le pivot, qui distribue l'eau en pluie fine, répartit mieux la ressource au pied de la plante pour une meilleur efficience ", ajoute l'agriculteur.

Pilotage depuis une application

Charlie Corbin économise aussi du temps (12-13 h de travail par semaine en période d'irrigation), sur cet îlot éloigné de 10 km du reste du parcellaire. Il peut d'ailleurs piloter son irrigation depuis l'application Fieldnet de Lindsay : déclencher ses tours d'eau en renseignant le volume à apporter, régler l'ouverture de son canon d'extrémité -les canons en poste fixe, eux, se règlent via un programmateur dans la station de pompage.

Pour encore mieux optimiser la ressource, l'agriculteur travaille toujours avec 2 sondes capacitives, dont les résultats sont analysés dans le cadre du groupe Express'eau de la Chambre d'agriculture.

Amortissement sur 12 ans

Le système pivot, offre à Charlie " un coût annuel identique à l'enrouleur " pour un amortissement plus étalé (sur 12 ans) et une durée de vie plus longue (moins d'usure). Après une première saison d'irrigation, l'agriculteur est satisfait de son installation, même s'il a dû investir davantage au départ. Sur sa pièce de 23 ha, il cultive moitié en maïs, moitié en céréales, pour respecter sa rotation : le pivot n'irrigue donc chaque année que la moitié, selon une barrière fictive tracée en son milieu. Pour rentabiliser un maximum l'installation, l'agriculteur aurait pu cultiver maïs sur maïs, mais il a fait le choix de la rotation pour une stratégie de long terme. 

A la prochaine moisson, qu'il réalise " à la cartographie ", il analysera son rendement en maïs grain, pour peut-être rajuster la position des canons dans les angles.

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